Le Golden retriever – Un fabuleux chien de marais !

11 mai 2022

Premier chien de chasse préféré des Français avec 14 444 inscrits au Livre des Origines françaises (LOF) en 2021, le « Golden » connaît depuis un demi-siècle un véritable engouement de la part des chasseurs… et des non-chasseurs. D’un caractère fait de douceur et de gentillesse, calme, en adoration de son maître, il est aussi dans certaines lignées, un fabuleux chien de rapport à terre et à l’eau.

Il se dit que vers 1858, un jeune noble britannique, sir Marjoribanks, assistait à une représentation de cirque dans la station balnéaire Brighton. Là, il fut impressionné par le numéro réalisé par de grands chiens jaunes provenant soi-disant du Caucase, au point qu’il décida immédiatement d’en acheter deux. Après d’âpres et de longues tractations et en échange d’une somme rondelette, c’est finalement l’ensemble, soit huit chiens et chiennes, qui prirent la route de Guisachan House. Sir Marjoribanks peut alors développer la race des golden retrievers, la fixer, ne faisant appel à de nouveaux chiens importés que pour varier les courants de sang que vers 1880.

Bon ! Personne n’a jamais pu retrouver un spécimen de ces fameux chiens russes, que ce soit en Russie, au Caucase ou même au Tibet. Il n’existe aucune trace de l’existence de tels chiens et cette histoire apparaît à ce jour comme une mystification. D’autre part, les essais de vagues rattachements impliquent une origine proche de chiens de berger, dont le caractère très fort et très gardien de chiens de troupeaux est contradictoire avec celui du golden retriever. Peut-être, d’ailleurs, que cette soi-disant origine russe n’est au départ qu’une erreur de prononciation ou de compréhension.

Au 19e siècle, la vague d’activité maritime entre Terre-Neuve et l’Angleterre voit un grand nombre de chiens spécialiste du rapport à l’eau arriver en Grande-Bretagne, au point que certains cynologues concluent que tous les retrievers modernes se seraient développés à partir de chiens importés de Terre-Neuve.

Différentes lignées…

Il est vrai qu’au milieu de ce siècle, il y eu différentes lignées de nouveaux retrievers. L’un d’eux était le Wavy Coated Retriever, le premier nom du Flat-Coated Retriever. Et il se dit que les ancêtres du Golden retriever seraient les chiots issus de la portée que Lord Tweedmouth croisa avec un Wavy coated jaune et une femelle « tweed water Spaniel », cette épagneule d’eau, race éteinte aujourd’hui depuis plus d’un siècle. En fait, le Golden Retriever a encore une fois été créé à l’aide d’une multitude de géniteurs, comme le chien d’eau de Saint John, le setter irlandais, le colley, le berger de Shetland et d’autres, un cocktail savant comme seuls savent le faire les Anglais.

Le golden retriever est présenté en exposition canine pour la première fois en 1909. Son nom, signifiant « rapporteur doré », fait référence à la couleur de son poil ou plus exactement du poil de son pelage qui prend à la lumière l’apparence de fils d’or ou de blanc. Cette race nouvelle, enregistrée en Angleterre en 1913, a été conçue pour être utilisée comme retriever pour la chasse au gibier d’eau. La race a été reconnue en 1931 comme pure race en Angleterre. En France, quelques sujets sont importés en 1925, mais l’élevage ne démarre qu’après la Seconde Guerre mondiale. Depuis 1990, le golden retriever devient une race extrêmement populaire, les naissances de goldens étant perpétuellement ascendantes pour passer de 7 347 en 2004 à14 444 en 2021. On estime aujourd’hui la population française des goldens retrievers à près de 60 000 individus. Ce chien à l’allure débonnaire est aussi devenu l’un des animaux de compagnie le plus populaire des pays anglo-saxons. Par son caractère exceptionnel doux, le golden retriever a rapidement conquis la planète. Réputés par leur flexibilité et leur douceur comme chiens d’aveugle, quelques sujets issus de chiens de travail sont d’excellents chiens de rapports au marais. Quelques affixes, bien connus du Club, se sont évertués à conserver précieusement toutes les qualités exceptionnelles de cet auxiliaire comme retriever de gibier d’eau.

Ses aptitudes particulières

La chasse au marais exige de la part du chasseur et de son chien une passion sans faille, une parfaite connaissance du gibier, accompagné d’une excellente constitution physique. Lorsqu’elle a lieu par grand froid et plus particulièrement en bord du littoral, la chasse au gibier d’eau est l’une des pratiques la plus difficile qui soit. La recherche et le rapport d’oiseaux désailés comme les fuligules qui se défilent en plongeant sur les grands plans d’eau ou en mer, demande à l’auxiliaire du chasseur des qualités physiques et morales d’exceptions. Souvent, l’obscurité, la glace et le vent viennent fortement compliquer son action. Il est indéniable que le Golden retriever a la réputation non usurpée depuis plus d’une centaine d’années, d’être le grand spécialiste de la chasse au marais. Le Golden adore l’eau, et se baigner est toujours un réel plaisir pour lui… quitte à casser la glace dans un fossé en hiver, lorsque cela lui est nécessaire. Son autre spécificité est qu’il possède un nez d‘enfer accompagné d’un très bon « marking », et qu’il rapporte naturellement dès son plus jeune âge. Sinon, rien n’est plus facile que de lui enseigner à rapporter un gibier tombé au milieu d‘un étang ou au milieu d’une mer de roseaux. Comme autre particularité, le Golden peut demeurer immobile dans de l’eau glacée pendant très longtemps, sans que cela ne le gêne vraiment. Cependant, avant d’acquérir un labrador ou un Golden retriever, ces deux chiens qui ont subi un trop grand succès auprès des non-chasseurs, et si difficiles à retremper, il est toujours judicieux de faire faire un dépistage de dysplasie, cette maladie génétiquement transmissible.

Le golden retriever est un chien harmonieux, puissant, de constitution robuste à l’expression empreinte de douceur. Sa tête, bien proportionnée, présente un museau large et des oreilles tombantes de taille moyenne. Ses yeux sont de couleur noisette et bien écartés, lui donnant un regard franc et gentil. Son poil est fourni et ondulé, mi-long, avec un épais sous-poil rendant la fourrure imperméable. Sa robe est de couleur beige à crème ou café au lait. Sa queue, portée à hauteur du dos, est de longueur moyenne et jamais recourbée. Le bout de ses pattes est rond, ses griffes de couleur claire. Sa truffe est noire et brillante. En fait, le Golden ressemble énormément à son cousin le labrador avec une fourrure plus longue, mais à l’inverse de ce dernier, les couleurs blanc, noir, chocolat et acajou ne sont pas admises.  

Avant d’adopter un golden ou un labrador, il est indispensable de faire un dépistage de la dysplasie chez un vétérinaire. Cette maladie qui est génétiquement transmissible touche particulièrement ces races. La dysplasie du coude est une cause fréquente de boiterie de la patte avant du jeune Golden retriever. Il s’agit d’anomalies articulaires responsables de douleurs et de dommages articulaires au niveau du coude. Chez le Golden Retriever, l’anomalie la plus fréquemment observée de la dysplasie, est la fragmentation du processus coronoïde médial.

Alain Philippe

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